Les Communes
peuvent refuser |
Compteurs Linky :
Des
Présidents de Syndicats départementaux
d'énergie appellent leurs collègues
maires...
...à l'impuissance et au renoncement !
Depuis quelques jours, des Présidents des Syndicats départementaux d'énergie appellent leurs collègues maires à baisser la tête et à livrer leurs administrés aux intérêts industriels et commerciaux qui "justifient" les programmes Linky, Gazpar et cie
Cette véritable campagne d'intimidation est soutenue par ErDF et les Préfets qui font en particulier pression sur les maires qui ont pris position contre l'installation des compteurs communicants, pour essayer de les faire renoncer à leur engagement pourtant digne et courageux.
Un point commun rassemble par exemple René Massat (Ariège), Philippe Ducène (Dordogne), Pierre Yvroud (Seine-et-Marne), Jacques Arnaudies (Pyrénées Orientales), Albert Moullet (Hautes-Alpes), Jean-Luc Dupont (Indre-et-Loire), Jean-Claude Requier (Lot), Jack Sautel (Bouches-du-Rhône), Régis Banquet (Aude), Bernard Clouet (Loire-Atlantique), Jean-François Albespy (Aveyron), Jean Proriol (Haute-Loire), Alain Astié (Tarn), Antoine Corolleur (Finistère) et la plupart des autres Présidents de syndicats départementaux de l'énergie, beaucoup plus attachés à leurs indemnités qu'à l'intérêt des habitants.
De toute évidence, ces notables obéissent à une consigne venue d' "en-haut" car ils viennent d'envoyer dans un bel ensemble, aux maires de leurs départements respectifs, des lettres quasi identiques... et parfaitement stupéfiantes. En effet, loin de valoriser leur propre fonction d'élus communaux au service des intérêts des habitants, ils appellent les maires à baisser la tête et à renoncer à s'opposer à l'installation des compteurs communicants Linky.
On n'imagine pas les représentants des boulangers appeler leurs
collègues à cesser de faire du pain, ceux des marins à cesser de naviguer mais, par
contre, ces étranges élus se font les promoteurs de
l'impuissance volontaire, du renoncement à agir, et de la soumission à des intérêts
commerciaux parfaitement contraires à la raison d'être des
municipalités.
Selon eux, les maires devraient rester les spectateurs impuissants et muets de
l'installation des compteurs communicants alors que, pourtant, cette affaire
concerne tous les habitants puisque chaque logement a son compteur (et même ses
compteurs car il existe aussi des programmes de compteurs communicants pour le
gaz et l'eau). Et alors que les compteurs d'électricité appartiennent aux Collectivités
territoriales, et souvent aux communes elles-mêmes.
Ces Présidents de syndicats départementaux reprennent dans leurs courriers les
"éléments de langage" fournis par l'entreprise ErDF pour prétendre
que les maires ne pourraient s'opposer au déploiement des compteurs communicants, alors
que plus de 80 communes en France ont déjà pris des délibérations (*) qui ne sont
attaquées devant la justice administrative ni par ErDF ni par les Préfets,
assurément par peur d'être déboutés. Voir ci-dessous les réponses aux arguments
avancés (**).
Notons par exemple la directive européenne du 13 juillet 2009 qui imposerait le
déploiement des compteurs Linky : il se trouve que l'Allemagne s'en est
affranchie en annulant la généralisation des compteurs communicants (seuls les
gros industriels en seront dotés).
Quant aux Préfets, ils se joignent à cette indécente opération d'intimidation
en envoyant, aux maires qui ont pris des délibérations anti-Linky, des courriers
"décrétant" sans gène que ces délibérations sont "illégales" et
doivent être retirées. Or, seule la justice administrative peut annuler
ces délibérations
ou les conforter ! (***)
On notera l'étrange zèle de René Massat (Ariège) qui, loin de soutenir les maires, se
transforme en supplétif de la Préfète en
envoyant aux maires récalcitrants copie de la lettre de
cette dernière (lettre reprenant elle aussi mot pour mot les éléments de langage
d'ErDF) !
Il est donc clair que nous assistons à une grande opération d'intimidation,
basée sur le bluff, et dont l'objectif est de pousser les maires à retirer d'eux-mêmes
leurs délibérations.
Les maires doivent donc répondre
aux préfets qu'ils n'ont pas la même appréciation qu'eux et, de fait, qu'ils
maintiennent leurs délibérations. On verra alors bien si les Préfets
vont réellement au Tribunal administratif et, le cas échéant, si les délibérations
sont annulées ou pas
Il est désormais évident que la question des compteurs communicants, outre les réels
problèmes qu'elle soulève (santé, libertés publiques), met aussi en
jeu la démocratie locale : si les maires sont réduits au silence dans
cette affaire, ils auront définitivement perdu leur raison d'être.
Les élus de toute la France doivent s'affranchir des appels au renoncement et à
l'impuissance et, au contraire, prendre toutes leurs responsabilités pour
protéger leurs administrés et, dans le même temps, sauvegarder la démocratie locale.
Stéphane Lhomme
Conseiller municipal
Saint-Macaire (33)
(*) cf http://refus.linky.gazpar.free.fr
(**) http://refus.linky.gazpar.free.fr/reponse-au-8pages-de-ErDF.pdf
http://refus.linky.gazpar.free.fr/QUEST-REP-LINKY.pdf
(***) http://refus.linky.gazpar.free.fr/alerte-prefets.htm